Exposition - La ligne Cannes-Grasse 1853 - 2025
Exposition - La ligne Cannes-Grasse 1853 - 2025
Du 8 juillet au 6 septembre
A la médiathèque de Mouans-Sartoux
Il y a vingt ans, en mars 2005, après des décennies d’attente et de mobilisation, le train circulait à nouveau entre Cannes et Grasse. Ce jour-là, on n’inaugurait pas seulement une ligne ferroviaire : on célébrait la victoire de la persévérance sur la résignation, du bon sens écologique sur la toute-puissance de la route, et d’une vision collective avant-gardiste sur les renoncements du présent.
Au coeur de ce combat, André Aschieri, maire de Mouans-Sartoux, infatigable défenseur de l’environnement et fervent promoteur du transport collectif. Dès les années 1970, alors que le rail était considéré comme obsolète, il osa croire, avec le Comité pour la réouverture de la ligne Cannes–Grasse, que ce train n’appartenait pas au passé, mais à l’avenir. Lorsque beaucoup jugeaient ce projet utopique ou dépassé, ils ont tenu bon. Ils ont su convaincre, rassembler, négocier et surtout, ne jamais céder.
La mobilisation fut exemplaire : pétitions, études de marché, campagnes d’affichage… Très vite, les élus locaux furent interpellés. Une première étape est franchie en 1978 avec la réouverture partielle de la ligne jusqu’à Ranguin, desservie par un autorail spécialement conçu. Mais, dans les années suivantes, des difficultés d’exploitation et de fonctionnement entraînent une fermeture définitive en 1995.
Pourtant, ni André Aschieri ni le Comité de Réouverture ne renoncèrent. Ils poursuivirent le combat pour une remise en service complète jusqu’à Grasse, avec intégration au réseau régional Cannes–Nice–Vintimille. À Mouans-Sartoux, la détermination des élus ne faiblit pas : la gare fut préservée et rénovée, les rails protégés de l’urbanisation, les habitants mobilisés autour de fêtes symboliques. Un panneau installé sur la gare deviendra emblématique : « Mouans-Sartoux attend le train ». Ce n’était pas un simple slogan, mais un acte de foi en l’avenir.
Entre-temps, André Aschieri est élu député en 1997 et il met à profit son mandat pour porter cette ambition au niveau national. Il fait entendre la voix du territoire, mobilise des soutiens, alerte les ministères et transforme ce qui n’était encore qu’une cause locale en un projet reconnu, financé et inscrit dans les priorités régionales. Sans son engagement opiniâtre et visionnaire, la ligne ne serait probablement jamais revenue.
Avec le soutien de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, de ministres sensibles aux enjeux environnementaux et après de nombreuses négociations, le contrat de plan État–Région 2000–2006 entérine enfin ce projet. Il prévoit une desserte régulière, la modernisation des gares, et la réhabilitation complète de l’infrastructure, sous maîtrise d’ouvrage de RFF et de la SNCF.
Alors que certains pariaient sur le doublement de l’autoroute A8, une autre vision s’impose : celle d’un aménagement du territoire durable, équilibré, pensé pour les habitants, leur santé et leur qualité de vie.
Le résultat ? Une ligne qui, aujourd’hui, transporte chaque jour des milliers d’usagers. Une ligne qui relie le moyen-pays au littoral, désengorge les routes et incarne pleinement la transition écologique à laquelle nous aspirons tous.
Pour découvrir toute l'histoire autour de cette ligne, notamment avant et après ce combat pour la réouverture, rendez-vous cet été à la médiathèque pour découvrir l'exposition "La ligne Cannes-Grasse, 1853-2025".